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20/06/2021

Tarzanide n° 502

 

Le concombre pas masqué

 

N’ayant que peu fréquenté Le Concombre Masqué, Doc Jivaro n’en tient aucun commentaire pour l’instant. Il préfère évoquer l’existence BD d’un personnage dont le nom est identique à celui du cucurbitacée. Ce personnage est un grand garçon dessiné d’une façon humoristique dans le bimensuel de petit format PIPO, celui-ci de provenance italienne et réédité par les Éditions Françaises LUG. On sait que Mussolini encouragea la production d’illustrés transalpins parmi lesquels celui doté d’une réputation fasciste par ses adversaires politiques : un fameux DICK FULMINE qui fut également publié en France mais rebaptisé ALAIN LAFOUDRE.

 

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Comme le prouve les deux couvertures ci-dessus, concombre est souvent accompagné d’une sorte d’avatar à physionomie humaine mais doté d’un corps en forme de long tube élastique, d’où son nom : Elastoc. Un spécimen utile dans diverses situations : servir de tuyau d’arrosage ou encore de corde de rappel pour l’alpinisme.

 

Doc Jivaro avait bien déserté le monde de la Bédé lorsque le bimensuel PIPO commençait d’obtenir du succès dans le pays de Mendés France.

 

Je venais de réussir le concours d’entrée à l’école de la rue des Conches, celle-ci tracée perpendiculaire au square Wilson. Une lointaine cousine âgée d’une trentaine d’années habituée du dancing Le Lion D’Or emmenait mes treize, quatorze ans, quelques fois dans les cinémas « interdits aux moins de seize ans ».

 

- C’est bien que tu ais réussi ce concours, me disait-elle, tu vas pouvoir devenir instituteur et, en continuant, tu pourras être professeur.

 

C’était la totale, quoi ! Mais en attendant d’écouler toute ma vie sur l’estrade d’une école, je devais participer à l’épuisement des ressources en lait de vache devenues surabondantes, disait-on. Une idée sociale de Mendès France. Alors à l’heure de la récréation du matin c’était la course, la ruée en direction des bidons de lolo livrés dans une camionnette. C’est ainsi que nous retournions en classe le ventre gonflé. Le jeu suivant pendant le cours de mathématiques, pouvait consister à savoir lequel d’entre-nous réussirait à gagner le concours de rôts.

 

Au risque de bloquer deux heures de colle le jeudi. Oui : c’était le jeudi qui nous libérait et non pas le mercredi d’à présent.

 

Doc Jivaro

 

 

13/06/2021

Tarzanide n° 501

 

Moitié de 1000 plus 1 =

 

 

En 1927 – Oui : 1927, Alain Saint Ogan chaque semaine publiait Zig et Puce pendant la cinquième année du DIMANCHE ILLUSTRE, deux copains d’enfance dont la mascotte en forme de pingouin servit bien plus tard à créer le Prix Alfred d’Angoulême. Saint Ogan créa aussi un personnage aujourd’hui trop oublié : MONSIEUR POCHE.

 

 

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Personnage petit bourgeois ventru très souvent « dindon de la farce » que je ne connus pendant mon âge de six ou sept ans et alors que j’étais alité à cause de je ne sais plus quelle maladie : otite pénible ou coqueluche carabinée. Une de mes cousines âgée, celle née à Ahun et qui logeait dans la rue montluçonnaise du Capitaine Segond, était venue me faire cadeau de l’album Hachette du système D, système débrouille ou système démerde, mettant en scène ce Monsieur Poche. « Ça t’aidera à patienter jusqu’à ta guérison ! ».

 

Pendant ces mêmes moments, j’entendis une de nos vieilles voisines bavarder de mon cas : « heureusement pour lui, pauvre gamin, que c’est une otite. Si c’était les oreillons il n’aurait pas pu se marier ». Était ce donc bien une otite ?

 

Mystère des adultes parlant entre eux : Il me fallut attendre l’adolescence pour m’informer.

 

 

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Monsieur Poche, bédé bien oubliée aujourd’hui, faillit pourtant revenir à la surface pendant les années 1960. En effet, Greg qui relayait Saint Ogan pour Zig et Puce et pour le nouveau magazine PILOTE, avait proposé de reprendre les gags de Monsieur Poche ; mais le projet n’eut pas de suite.

 

Qui croirait que le banlieusard ACHILLE TALON inventé par Greg et bien connu des enfants des années 1970, fut peut-être inspiré par l'ancien Monsieur Poche dont il existe quatre albums Collection Hachette d’époque ?

 

Doc Jivaro

23/05/2021

Tarzanide n° 499

 

C’est du BARNUM !

 

 

JUMBO ? … C’est lui, c’est JUMBO. Dans la collection BD de Doc Jivaro cet hebdomadaire débute avec le numéro 1 du 1er janvier de l’année 1938 pour se terminer le 31 décembre. Soit un total de 53 numéros, chacun de huit pages. La réussite de cet illustré fut de concurrencer « Le Journal de Mickey » qui venait de moderniser la Presse destinée à la jeunesse du pays de Léon Blum et Philippe Pétain.

 

 

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Format approximatif : 28 X 27 cm.

 

Mais d’où vint le titre JUMBO ? Peut-être de la fin du XIXe siècle occidental lorsque le célèbre cirque américain BARNUM acheta en Angleterre un éléphant de haute stature piégé en Afrique, dans le pays d’Abyssinie ; éléphant auquel les geôliers anglais n’épargnaient aucune humiliation, aucune souffrance. L’histoire de ce pachyderme vous est contée sur votre web. On estime que l’espèce humaine est la plus intelligente des espèces animales : elle est aussi la plus cruelle, comme si intelligence et cruauté allaient en couple.

 

 

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La collection complète de JUMBO fut distribuée de l’année 1935 à 1944. Peut-être Bar-Zing et Doc Jivaro, s’ils sortent vivants de l’actuelle pandémie, vont-ils se mettre à la recherche de la totalité des numéros BD faisant écho à Dumbo. Oh ! pardon : je voulais dire : écho à JUMBO.

 

Doc Jivaro

 

15/05/2021

Tarzanide n° 498

 

LES NÉGRIERS ET NOUS

 

Lorsque mon enfance, cinq jours sur sept, se faisait présent à l’école, l’esclavage n’était pas un sujet historique de premier plan. Je ne me souviens pas qu’un de nos instituteurs de la Laïque en ait parlé. Heureusement pour nous autres écoliers, la bande dessinée faisait de la « traite des noirs » un de ses thèmes mais sans oublier de nous faire entendre que l’esclavage s’était pratiqué partout dans le monde et que les blancs, eux-aussi, s’étaient retrouvés exploités « taillables et corvéables à merci ».

 

Du numéro hebdomadaire 159 au numéro 164 de la collection année 1949 de TARZAN publié par les Éditions Mondiales, une tribu de familles noires est victime d’esclavagistes, l’un arabe, l’autre européen. L’un Hassim Hassan, l’autre Donald Mac Nabb. Le premier trafique « le bois d’ébène », le second l’ivoire qu’il arrache aux éléphants. Mais tous deux et leurs complices nombreux ne s’attendaient pas à l’intervention du héros de papier créé par Edgard Rice Burroughs.

 

 

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Les images sont dessinées par l’américain Paul Reinman dont la signature n’apparaît pas dans la version française. L’épisode original a pour titre : Tarzan and The Slavers.

 

 

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Récemment, la Madame Taubira, socialiste, a voulu stigmatiser l’homme blanc européen en faisant de lui comme le seul esclavagiste a avoir exploité l’homme noir. On lui a fait remarquer que les arabes musulmans avaient eux-aussi et pendant beaucoup plus longtemps pratiqué l’esclavage aux dépens de la race noire. Mais elle a refusé, d’après ce que j’ai cru comprendre, de signaler cette réalité. Doit-on en conclure que Madame Taubira ne parle de l’esclavage que pour dénigrer au maximum l’homme blanc européen ?

 

Nous semble pourtant que ce vilain pas beau homme blanc est le premier à avoir condamné la pratique de l’esclavage et fait voter des lois l’interdisant.

 

Doc Jivaro

09/05/2021

Tarzanide n° 497

Relisant quelques passages de la revue trimestrielle de BD PHÉNIX de mars 1976 j’ai stoppé sur l’affirmation suivante « Le premier en date de 1946 un mensuel appelé LE CASSEUR ». C’est Jean Fourié qui écrivit cela à propos de l’Éditeur CHOTT. Eh, non ! Le premier titre BD de cet éditeur fameux, en 1946, ne fut pas LE CASSEUR mais FANTAX alias Lord Neighbour alias Le Gentleman fantôme. Quant au cow-boy LE CASSEUR il ne devait paraître qu’en 1947.

 

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Malgré la simplicité des scénarios ou, plutôt, grâce à cette même simplicité animée de bagarres à grands coups de poing FANTAX s’attira l’enthousiasme des écoliers de l’époque ce qui d’un autre côté lui attira l’hostilité de beaucoup d’instituteurs. Aussi ce personnage tomba-t’il comme l’une des premières victimes de la censure votée le 16 juillet 1949. Son dernier numéro, n° 39, est édité en 1949.

 

 

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Une dizaine d’années passa, moi avec elle.

 

J’allais pour ne pas manquer le départ de la locomotive à charbon en direction de Bourges. Je longeais alors Le Miscailloux, un café-bistro qui faisait aussi office de commerce de Presse. A ce moment là, le titre des journaux était tourné vers l’extérieur afin d’être visible à travers la vitrine. Un mot accrocha mon regard de côté ; ce mot c’était FANTAX. Etait-ce donc l’éditeur Chott que je croyais disparu depuis une décennie qui se rappelait à ma mémoire ?

 

Je déposais 60 frs en monnaie sur le comptoir, devant le patron du bistro qui voyant mon achat ne manqua pas de s’essayer à l’ironie : « C’est pour vous ou pour votre petit-frère ? ».

 

- Pour moi !

 

Et comme je sortais j’entendis le bonhomme qui voulait mériter le dernier mot de notre bref échange : « Moi je lisais ça quand j’étais gamin ! ».

 

Avec son FANTAX d’une deuxième série commençant en 1959, l’Éditeur Chott profitait du succès d’un catcheur nouvellement triomphant sur les rings en France : L’Ange Blanc. Un succès renforcé par la démocratisation des TV dans les débits de boisson où l’on s’attroupait le vendredi soir après le turbin. Ce nouveau catcheur était masqué, se donnant pour mission de corriger tous les méchants combattants d’un sport truqué dont tous les spectateurs adultes connaissaient par avance le résultat. Ainsi FANTAX, soudain ressucité, était-il surnommé « L’Ange Noir » pour faire équilibre par contraste avec L’Ange Blanc.

 

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Cette seconde série FANTAX ne parut que pendant l’espace de neuf numéros que votre serviteur possède la conservant dans un coffre de Fort Knox sous la garde personnel de l’agent 007.

 

Doc Jivaro

 

25/04/2021

Tarzanide n° 495

 

LES NEZ ROUGES

 

 

Z’ont totalement disparu de la bande dessinée ! … Ils … Mais qui donc Ils ? Eh bien, les nez rouges. Quels nez rouges ? Les trop gros buveurs du vin rouge qui tâche. Longtemps dès le début du prolétariat salarié de l’industrie, le nez rouge caricature le travailleur du peuple déraciné de son origine paysanne. C’est de celui-ci dont vont se servir les journaux illustrés dès le début du XXe siècle pour amuser leur lectorat souvent lui-même dépendant de la classe populaire. L’hebdomadaire L’ÉPATANT en demeure l’exemple typique.

 

LES PIEDS NICKELÉS, a leur naissance, ont le nez vermillon, donc ils boivent du gros rouge qui tâche.

 

 

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Les Pieds Nickelés dans L’Épatant n° 323 du jeudi 11 juin 1914

 

 

Disons tout de suite que l’alcoolisme, donc l’ivrogne était surtout une cause de rigolade et non pas de réprobation publique. L’ÉPATANT faisait aussi ses choux gras avec ce thème du buveur boulevardier incorrigible. Voyons la couverture du numéro 258 du jeudi 13 mars 1913. Les gamins du moment pouvaient même s’amuser en lisant une BD signée de Jo Vallé : CARAFON, CHIEN D'IVROGNE. On ne sortait pas du tonneau.

 

 

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Un tel sujet abordé sous un aspect humoristique est évidemment impossible aujourd’hui dans des publications divertissantes pour la famille, donc pour les enfants. Une des preuves : dans l’actuel réédition par Hachette des Aventures Des Pieds Nickelés, la rougeur des nez symbolisant l’abus d’alcool, est supprimée dans la version colorée.

 

Signalons en vitesse que pendant la guerre 1914-1918, dont le résultat essentiel fut la disparition de l’Empire Ottoman, nos soldats possédaient un « quart » leur permettant d’avaler une rasade de « La Butte Rouge » pendant que quelques-uns d'entre eux finissaient de lire en vitesse une feuille de chou intitulée : Le Bonnet Rouge. Une crevure où s’étalait la propagande de désertion anti-française défaitiste que le slavo-mongol LÉNINE devait utiliser en 1917 pour collaborer avec l’aristocratie des Hohenzollern.

 

- Lucette ! remets nous une tournée de fillettes sur la table !

 

Une fillette c'est à dire 35 cl. du sang de la vigne. 

 

Doc Jivaro